Les 7 et 8 mai derniers s’est tenu dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l’UE le sommet de Porto.
Ce sommet était axé sur la politique sociale de l’Union européenne, sujet peu abordé par les instances européennes. L’objectif était donc de rassurer les citoyens européens dans une période où le trouble subsiste en raison de la pandémie de Covid-19.
Ainsi, quelles furent les avancées réelles de ce sommet ?
I) Des objectifs sur le long terme
– L’objectif premier de ce sommet est de bâtir un socle commun sur l’action sociale de l’UE. Paramètre ayant été au centre de divisions entre l’ouest et l’est de l’Europe. L’ouest étant plus préoccupé par le social que l’est.
– Ainsi, le Portugal, constatant le manque d’avancées sociales de l’UE, a organisé ce sommet afin que la question sociale y soit traitée en majorité.
– Ce sommet a aussi réuni les partenaires sociaux (l’ONG Social Platform, Confédération européenne des syndicats) et les entreprises (BusinessEurope, SGI Europe, SMEunited).
– La pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif sur l’économie, les préoccupations sociales pourraient donc être mises de côté à l’avenir. L’UE se devait par ce sommet de répondre à ce sentiment d’inquiétude.
– En marge de ce sommet, la Commission a présenté un plan d’action dans lequel elle fixe trois objectifs à atteindre d’ici à 2030 :
1) taux d’emploi minimum de 78% dans l’UE
2) taux de participation de 60 % des adultes dans les actions de formation
3) baisse du nombre de personnes menacées d’exclusion sociale ou de pauvreté de 15 millions de personnes dans l’UE
Ces trois grands objectifs ont été adopté par les États membres durant le sommet.
– Les Etats membres ont aussi signé l’engagement de Porto qui précise les lignes directrices de l’UE sur le plan social. Un engagement dont le contenu semble cependant peu concret.
II) Des promesses peu concrètes
– L’objet du sommet de Porto était de bâtir un socle commun sur les mesures sociales de l’UE, or l’engagement de Porto n’a rien de concret ou de porteur pour l’avenir
– En effet, cet engagement comporte que des objectifs et des promesses vagues.
Exemple : Les Etats membres s’engagent à promouvoir l’égalité des sexes, à réduire l’écart de salaire entre hommes et femmes, cependant aucun texte contraignant allant dans ce sens ne fut adopté.
L’engagement de Porto ressemble plus à une liste d’idéaux sociaux qu’a un véritable texte mettant le social au centre des préoccupations de l’UE.
– Le scepticisme vis-à-vis de ce sommet de Porto s’est même ressenti au Portugal où la classe politique et la population se sont offusquées du manque de mesures concrètes et de volonté de l’UE.
– Le manque de résultat se perçoit aussi dans le traitement fait par les médias de ce sommet. Pourtant, le sujet de celui-ci et ses enjeux étaient primordiaux pour les citoyens européens.
– Ainsi, le peu de concret dans les engagements pris par l’Union montre son incapacité à agir avec vigueur, fermeté et rapidité sur une problématique qui se posait déjà avant la crise sanitaire, il n’y a donc pas eu de tournant comme espéré.
– Nous pouvons enfin ajouter que ce sommet fut l’occasion pour l’UE de reprendre le dialogue avec l’Inde quant à un éventuel accord commercial. Les Etats membres ont aussi eu l’opportunité de discuter d’une possible levée des brevets pour les vaccins contre la Covid-19. Sur ce point, une dissension existe entre français (favorables) et allemands (opposés).