Simone Veil, la combattante

Simone Veil, grande figure de la construction européenne
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Une enfance tragique

Simone Jacob est née à Nice le 13 juillet 1927. Issue d’une famille juive, elle et sa famille sont arrêtées puis déportées au camp d’Auschwitz-Birkenau, de Bobrek et de Bergen-Belsen. Seules ses deux sœurs et elle ont survécu. Simone Jacob y a donc perdu son frère et ses parents.

En 1945, elle va à Paris afin d’étudier le droit et les sciences politiques. C’est durant cette période qu’elle rencontre Antoine Veil, qu’elle épouse en 1946.

Une ascension politique fulgurante

Magistrate, Simone Veil devient en 1970 la première femme à occuper le poste de secrétaire générale du Conseil de la Magistrature. Sa progression se poursuit lorsqu’elle est nommée par le président Giscard d’Estaing au ministère de la Justice en 1974.

Son mandat fut marqué par l’adoption de la loi Veil légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Loi ayant donnée lieu à de très nombreuses tensions au sein même de la majorité et de l’opinion publique. Elle a, en effet, eu besoin du soutien de l’opposition pour que cette loi soit adoptée.

Un destin européen

Alors qu’elle est ministre de la Santé, le président Giscard d’Estaing propose à Simone Veil d’être la tête de liste de son parti, l’Union pour la démocratie française (UDF), pour les élections européennes de 1979. Mission qu’elle relève avec succès puisqu’elle est élue député européen puis présidente du premier Parlement européen élu au suffrage universel direct. Elle devient de ce fait la première femme à occuper la tête d’une institution de l’Union européenne. Veil restera à la tête du Parlement européen jusqu’en 1982 et y conservera un poste de députée européenne jusqu’en 1993.

Elle fut aussi présidente de la commission des affaires juridiques, membre de la sous-commission des droits de l’homme et des commissions de l’environnement, des affaires étrangères, des affaires politiques, de la sécurité.

Sachant mieux que quiconque les dégâts que causent une guerre, Simone Veil a de plus œuvré en faveur d’un rapprochement entre la France et l’Allemagne afin d’éviter tout autre conflit majeur en Europe. Elle a ainsi fait partie de la commission spéciale pour la réunification allemande créée en 1990.

Simone Veil avait une vision précise pour l’Europe, celle d’une Europe fédéraliste avec des institutions fortes, éloignée des technocrates, dans laquelle la voix de peuple serait prise en compte.

Cette vision fut suivie même si l’Union européenne semble quelque peu éloignée des citoyens européens.

En 1993, Simone Veil quitte le Parlement européen et revient dans la politique française. Elle a ainsi été nommée Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville sous le gouvernement Balladur.

Elle est nommée au Conseil constitutionnel en 1998 par le président du Sénat, René Monory. Elle quitte le Conseil constitutionnel en Mars 2007, date de fin de son mandat.

Veil a de plus été, entre 2001 et 2007, la première présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Souhaitant une Union européenne forte et puissante, Veil s’est positionnée en faveur du « Oui » au sujet du référendum portant sur la Constitution pour l’Europe de 2005. Ce référendum a cependant vu le « Non » l’emporter.

En 2008, Simone Veil fut élue à l’Académie française devenant la sixième femme à y entrer. Elle choisit de graver sur son épée trois éléments qui symbolise son parcours et sa vie :

  • Le numéro de matricule qui lui avait été attribué au camp d’Auschwitz-Birkenau (78651)
  • La devise de la France (Liberté, Egalité, Fraternité)
  • La devise de l’Union européenne (In varietate concordia = En harmonie dans la diversité)

Lors de cette même année 2008, elle est faite grande officière de la Légion d’honneur. Elle fut en 2012 élevé par décret au rang de grand croix de la Légion d’honneur.

En 2011, est baptisée « Agora Simone Veil » l’esplanade se trouvant devant le Parlement européen afin de rendre hommage à son apport dans la construction européenne.

Simone Veil décède le 30 juin 2017 à Paris. De très nombreux hommages lui sont rendus aussi bien à l’échelle française qu’à l’échelle européenne.

Ainsi, Antonio Tajani, alors président du Parlement européen a salué « une grande présidente du Parlement européen » ayant œuvré pour la construction européenne et les droits des femmes. Il a aussi salué son combat contre l’antisémitisme.

Le 1er juillet 2018, Simone Veil et son mari Antoine sont intronisés au Panthéon. Elle devient de ce fait la cinquième femme a y être inhumée.

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